jeudi, juillet 27, 2006

A trois jours des elections...

Au fur et à mesure qu'approche la date des élections en République démocratique du Congo (RDC), la peur gagne les populations. A trois jours de cette échéance au cours de laquelle quelque 25,7 millions d'électeurs - un chiffre qui suscite la polémique - sont appelés à élire leur futur chef d'Etat parmi 33 candidats, dont le président sortant Joseph Kabila. Ainsi que les 500 députés de la future Assemblée nationale que se disputent 9.707 candidats, le climat socio-politique apparaît alourdi. Il n'est pas jusqu'aux responsables de la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc) qui ne s'inquiètent d'une tension grandissante. " L'intolérance est montée en flèche ces derniers jours avec des prises de bec entre militants, des affiches arrachées, déchirées, quand elles ne sont pas brûlées ", a déploré lundi lors d'une conférence de presse à Kinshasa Kemal Saïki, porte-parole de la Monuc. Ce dernier a dénoncé " de nombreux incidents et irrégularités " ayant émaillé la campagne électorale qui éteindra ses carillons samedi à minuit, après avoir tenu l'affiche quatre semaines durant, depuis le 29 juin. M. Saïki a notamment évoqué l'arrestation d'enfants, la semaine dernière, dans un marché public de la capitale congolaise et le fait que des candidats aient été empêchés de battre campagne, à la suite de menaces ou d'intimidations émanant de partisans d'autres candidats ou de groupes non identifiés dans plusieurs provinces, notamment au Sud-Kivu et au Kasaï occidental. La Monuc accuse le gouvernement de procéder à des arrestations arbitraires et d'avoir intimidé certaines entreprises pour qu'elles arrêtent de travailler avec les adversaires de Joseph Kabila. Elle s'est déclarée préoccupée par la répression d'une manifestation d'opposants mardi à Kinshasa, sans justification légale apparente. Dimanche à Mbuji-Mayi, dans le centre du pays, de nombreuses personnes ont été arrêtées lors d'incidents après un meeting du chef de l'Etat sortant. Cette localité est le fief de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), formation du vieux briscard Etienne Tshisekedi, qui boycotte les scrutins, jugeant le processus " opaque ". Les incidents ont éclaté quand de jeunes manifestants proches de ce parti ont jeté des pierres sur le cortège de Joseph Kabila au sortir de son meeting. Les responsables de l'Eglise catholique en RDC étaient déjà montés au créneau vendredi dernier pour dénoncer les " irrégularités constatées " dans la préparation des élections et avaient brandi la menace de ne pas en reconnaître la validité des résultats. Faisant fi de cette position, le pape Benoît XVI a appelé les congolais à se rendre massivement aux urnes dimanche. C'était au cours d'une audience qu'il a accordée à l'archevêque de Bukavu.

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