vendredi, avril 28, 2006

L’après-élection

Comment sanctionner les prédateurs professionnels du patrimoine de l’Etat et les pick pockets attitrés du denier public ? A cette problématique, car c’en est vraiment une, aucun mécanisme n’a été trouvé. Ni par le parlement ni par le gouvernement. Ni même par le Comité international d’accompagnement de la transition (Ciat). Conséquence logique : le peuple se contente de la critique stérile des toubabs qui dénoncent la mal gouvernance chronique des animateurs des institutions mais, curieusement, sont aussitôt comme frappés d’amnésie. Comme c’est bizarre ! Il a été rapporté qu’à Lodja, un territoire forestier au Nord du Kasaï oriental, les contribuables ont intériorisé le débat. Ils viennent de décider, et le font savoir à qui de droit, que plus aucun agent percepteur d’impôts n’est autorisé à faire du porte à porte pour collecter ce à quoi le trésor public est habitué. Les citoyens de Lodja craignent que l’argent de l’impôt ne passe, sans trace, dans les poches des candidats qui se bousculent pour devenir qui député national, qui député provincial, qui gouverneur de province ou chef de secteur. Rassurez-vous ! Les Congolais de Lodja n’entrent pas en rébellion contre les pouvoirs publics. Ils se soulèvent seulement contre la boulimie des voleurs de l’argent de l’Etat. Ils sont excédés par l’impunité dans laquelle baignent les fonctionnaires et les politiciens véreux. Pour prouver leur bonne foi et témoigner de leur patriotisme, ils promettent de s’acquitter de tous les impôts et taxes dus au trésor public aussitôt que seront mis en place les animateurs issus des urnes. Il n’y a pas que Lodja qui impose la bonne gouvernance aux gouvernants de la Rdc. La coopération internationale a d’ailleurs montré la voie. En conditionnant l’ouverture de nouveaux projets, donc de nouveaux financements, à la mise sur pied des institutions de la 3ème République, les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Rdc ont inspiré plus d’un observateur. La même prudence est observée dans les milieux des affaires. Nombre de businessmen européens et asiatiques débarquent fréquemment à Kinshasa. Ils n’investissent pas tout de suite. Ils prospectent le marché et s’en retournent chez eux, attendant l’issue des élections congolaises pour se décider. C’est cet attentisme qui devrait interpeller les consciences : l’après-élection devrait être plus serein que l’avant. Cela garantirait le début de nouveaux comportements dans le chef des politiciens. Et des percepteurs d’impôts.

1 commentaire:

  1. Anonyme8:50 AM

    nous aimons notre pays et nous finirons par vaincre et retrouver la paix avec tous les peuples internes afin creer une unité nationale et prosperer avec notre grand pays...
    merci guillaume pour ton implication.
    mupapa

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