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vendredi, avril 28, 2006
Présidentielles en RD Congo : Les plus riches déjà en campagne
Alors qu'on ne connaît ni la date du scrutin, initialement prévu en juin, ni celle du début de la campagne électorale, les candidats à la présidentielle en Rd Congo ont déjà commencé leur propagande. Essentiellement ceux qui ont les moyens de se déplacer et de passer dans les médias.
En République démocratique du Congo, les 32 candidats à l’élection présidentielle, qui devrait se tenir d'ici fin juin, sont déjà en campagne. Pourtant, ni la date du scrutin ni celle de l'ouverture de la campagne électorale ne sont encore fixées. Depuis la publication de la liste définitive des candidats, le 15 avril, par la commission électorale indépendante (Cei), règne, en effet, une totale confusion sur la date à laquelle les candidats peuvent officiellement entrer en campagne. Selon l’article 28 de la loi électorale, celle-ci démarre 30 jours avant le scrutin et selon l'article 110 de cette même loi, 24 heures après la publication de la liste définitive des candidats… La Cei demande à la Cour suprême de justice, la plus haute instance judiciaire du pays, de trancher.
Pourtant, dans les médias et sur le terrain, les présidentiables tentent déjà de convaincre les électeurs. Dans un pays grand comme quatre fois la France, quatre-vingt fois la Belgique, sans voies de communication fiables, de gros moyens sont indispensables pour les atteindre. Tous les candidats ne sont pas logés à la même enseigne. Certains disposent de fortunes confortables. Il s'agit d'une part des membres du gouvernement ou des institutions publiques au pouvoir depuis juin 2003, début de la période de transition. Dans cette catégorie se trouvent le président sortant, Joseph Kabila, et trois des quatre vice-présidents : Jean-Pierre Bemba et Azarias Ruberwa, anciens chefs des rébellions soutenues par l’Ouganda et le Rwanda, et Arthur Zahidi Ngoma, ancien rebelle reconverti en opposant politique. On y trouve d'autre part, d'anciens mobutistes qui veulent revenir aux affaires : Pierre Pay-Pay, ancien gouverneur de la Banque centrale et plusieurs fois ministre des Finances sous Mobutu, Nzanga Mobutu, le fils du défunt président, ou encore Mokonda Bonza, un de ses directeurs de cabinet…
A chacun sa télé
Ces candidats nantis sont déjà présents dans tous les médias où ils apparaissent distribuant des dons et haranguant les foules à travers tout le pays. Une bonne moitié des présidentiables membres du gouvernement ou issus des mouvements rebelles (Joseph Kabila, Jean-Pierre Bemba, Nzuzi wa Mbombo, Roger Lumbala) disposent d'ailleurs de leurs propres médias. Les autres ont des moyens financiers suffisants pour se faire entendre dans les autres médias privés et commerciaux. Quant à la Radiotélévision publique (Rtnc), elle est contrôlée par les tenants du pouvoir qui en profitent pour passer les messages politiques.
Tous les autres présidentiables ne peuvent compter que sur les nouvelles règles édictées par la Haute autorité des médias (Ham) sur l’égal accès des partis aux médias publics et privés. La Ham fait actuellement une tournée "pédagogique" des chaînes de radios et de télévision de Kinshasa, pour rappeler à tous, leur strict respect. Mais saura-t-elle les faire respecter ?
Les candidats qui ne sont pas dans les cercles du pouvoir ne peuvent, eux, compter que sur leurs propres moyens. C’est le cas d’anciens chefs de petits mouvements rebelles qui ont contrôlé de vastes territoires riches en minerais : Mbusa Nyamwisi occupait l’Extrême-Nord du Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda ; Roger Lumbala était le patron de l’une des milices tribales de l’Ituri, au Nord-Est. Ils ont alors accumulé des richesses dont ils comptent se servir pour la campagne.
Beaucoup moins riches, du moins en apparence, des hommes d’Église (pasteurs, prêtres ou prophètes) croient que l'heure a sonné pour eux de présider aux destinées du pays : le pasteur Bonioma et le prophète Mukungubila se sont présentés comme indépendants tandis que l’abbé Banyingila, qui a postulé sans l'autorisation de son évêque de Kananga, au centre du pays, représente l’Alliance des paysans et écologistes. Ils ont tous réussi à payer la lourde caution de 50 000 $ U$ exigée des candidats à la présidentielle, mais ne disposent pas de grand-chose pour mener campagne. Ils sont pour l’instant mal connus de la majorité de la population, n’étant présents ni sur le terrain, ni dans les médias.
C'est aussi le cas d'Antoine Gizenga du Parti lumumbiste (Palu), 78 ans, sans doute le plus vieil opposant depuis l’indépendance du pays en 1960. Ses partisans se sont cotisés pour payer la caution, peut-être le feront-ils encore pour financer la campagne électorale. Les autres candidats dont les sœurs Wivine et Marie-Thérèse N’landu, qui ont œuvré sous Mobutu, et la fille du tout premier président lors de l’indépendance, Justine Kasa-Vubu, dont personne ne connaît les moyens, restent très peu connus.
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